Princesse Mononoké – 1997

PRINCESSE MONONOKÉ (1997)
もののけ姫 (Mononoke Hime : « Princesse des esprits vengeurs»)
Réalisation et Scénario : Hayao Miyazaki

Intérêt : Petit hors série qui fut une réussite mondiale, les arts-martiaux ne se limitent ici qu’à quelques combats avec armes, mais il met en avant des contes et légendes du Japon féodal de l’ère Muromachi (1333–1573), dans une dualité contemporaine du traditionel respectueux de la nature, et du moderne qui l’exploite sans penser aux conséquences.

Côté historique : à l’époque des guerres omniprésentes au cours du shogunat des Ashikaga, le héro est un chef d’un clan (Emishi) et nous transporte dans une sorte de « jidai-geki  » (épopée historique) où l’on aperçoit un pays qui s’entre-déchire.
Les Emishi 蝦夷 étaient réellement des populations indigènes du Tohoku (région nord-est de l’île principal d’Honshu) qui refusaient de se plier à l’autorité de l’empereur du Japon.
A l’image du talent d’archer monté de notre héro, « Les tribus Emishi sont en effet parvenues à tenir en respect l’armée impériale grâce à leur technique de guérilla à base d’archers montés. Leurs opposants ayant des régiments composés essentiellement d’infanterie lourde, ils ont longtemps été tenus en échec. »

Côté contes et légendes : à l’instar de l’héroïque fantaisie, on nous présente un univers merveilleux (le genre littéraire) où mythes et superstitions prennent vie aux côtés des humains. Dans ce film les démons et esprits mis en scène ne relèvent pas d’une mythologie nipponne mais illustre bien leur vision des Kami神, qui s’incarne dans ce film aussi bien comme une divinité, des éléments de la nature et des animaux.
Concernant ses derniers, présentés comme des sortes de « Démons », ils sont pourvus d’une taille démesurément immense par rapport à la réalité et parlent avec les humains (en plus d’avoir un caractère propre et une intelligence comme tout animal).
Ensuite, on nous met en scène des kodama 木霊 ou « esprits de l’arbre » (« sylvains » en vf) qui sont des yōkai (« esprit », « fantôme », « démon », « apparition étrange ») sous la forme de mini être humanoïde spectral et totalement inoffensif.

Très moderne ou provocateur, le film met en avant une société matriarcale, pas seulement en mettant une femme à la tête de la cité, mais surtout à travers le travail très physique voulue et exécutée uniquement par les femmes et qui tiennent leur mari en respect quand ils ne leur sont pas entièrement soumis.

Dans ce chef d’oeuvre, loin du manichéisme occidental des dessins animés, les Kami ont leur propre travers qui les mennent à leur perte et les humains principalement présenté comme avares et belliqueux font pourtant parfois preuve de sagesse et de remise en question de leur mode de vie et des rapports aux autres, notamment à travers le héro.
« Un plaidoyer humaniste, écologique et traditionaliste
Le film Princesse Mononoké est un plaidoyer très fin contre le monde moderne.
Comme dans quasiment tous les films d’Hayao Miyazaki, l’écologie est le sujet central de l’œuvre.
Ici, les progrès scientifiques réalisés par les hommes entraînent la destruction de la nature. Pour accéder au minerai, les villageois abattent les arbres et tuent les dieux. »

[A partir de 12ans]
[ Fond d’écran | 2845×1600 | 1920×1080 ]

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